Baleines chéries



Les baleines. Les baleines, elles, volent dans l'eau. Personne ne semble pouvoir les arrêter dans leur calme voyage autour de la planète. L'eau n'a pas de poids sur elles, la pression ou la gravité ne les arrêtent en rien à tel point qu'elles se confondent avec des oiseaux majestueux. Secrètes et pourtant présentes en troupeau sous l'eau, elles tournent et tournent autour de la planète et contribuent à la rotation du monde. Elles dansent une valse dont le son est le secret de leur vibrations intérieures. Leur chant ne répond qu'à l'océan. Elles seules semblent entendre le doux rythme qui résonne au fond des mers. Les va-et-vient des marées, l'eau qui fuit sous leur corps, le crissement de la glace au Nord, l'agitation des courants. Et d'un simple mouvement de queue, elles s'enfuient plus loin encore, là le krill fourmille, là où elles continueront à divaguer tranquillement, entre ciel et terre.

Toutes leurs caractéristiques, qui pourraient être jugées contradictoires, en font des animaux mystiques. Je suis réellement envoutée par les baleines. Leur regard apparaît comme compatissant, rempli d'histoires impossibles à raconter. Cette force que l'on sait si puissante n'a de maître que dans la douceur et l'harmonie. Cependant, les scientifiques en savent tellement peu sur ces mammifères; ils en sont encore à se demander comment certaines espèces se reproduisent... Est-ce l'intelligence qui les guident à se comporter d'une manière si altruiste ou est-ce leur instinct qui leur inspire de l'amour pour leur prochain?




Arrivée au Québec, l'une des choses que je me réjouissais le plus était de voir des baleines et ce pour la première fois de ma vie. En allant à Tadoussac, ce fut mon objectif. Il fallait que je les voie. De loin, de près. Peu importe, j'ai en rêvé de ces monstres bleus - dans mon sommeil et dans mes projets. Jetez moi une pierre si je vous dis que mon expérience antérieure avec une baleine se révélait être dans mon assiette. Qui d'ailleurs a été un steack dégueulasse.  Alors le premier jour, à Tadoussac, depuis la berge, j'ai vu un rorqual commun qui se promenait dans le fijord, inconscient de l'agitation que sa présence provoquait. Le froid n'a plus eu d'emprise sur moi dès qu'un troupeau de béluga est apparu au loin. Après ça, je me suis demandée si j'allais faire un tour en zodiac le lendemain, dimanche 8. Etant donné que l'observation des baleines depuis un bateau est l'attraction principale de Tadou, c'était l'endroit où il fallait tenter l'expérience. Mais les embarcations touristiques dérangent les cétacés. Avec le bruit du moteur, la pollution de l'engin, la quantité du trafic au milieu du St-Laurent, l'environnement remué par les sillages et la "chasse" à la baleine qu'il faut absolument voir (et photographier) pour ne pas que les touristes demandent à être remboursés. Garantie baleine, ils promettent. Je me suis réellement mise en question. Est-ce que ma curiosité valait le coup? Ferai-je mieux de suivre des principes ethniques et laisser ces pauvres bêtes tranquilles, mourir à petit feu à cause du déversement de produits chimiques sur leur nourriture... ou les voir de tout près était indispensable?





Et merde, j'ai succombé à la tentation.
Je ne sais pas encore si je m'en veux d'avoir participer à la pollution du fleuve.



La vidéo qui vous fait tomber amoureux. 

Le site des baleines à Tadoussac.

Le chant d'une baleine.

To the last whale, all my love.

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