Back in the business

27 août 2012, le réveil sonne et c'est la rentrée.

Lundi passé, j'étais contente, j'ai retrouvé mon milieu. Mon acquarium avec des bulles oxygènées aux images, les collègues poissons et les graines de nutrition conceptuelle. Mais, la rentrée n'est pas toujours synonyme de réjouissance...



A 20 ans et des poussières, on peut se dire que se retrouver sur les bancs d'une nouvelle école avec de nouveaux camarades de jeu, ça devrait être facile, pas ou peu stressant.  L'expérience de se retrouver dans un nouveau milieu m'a stressée à la rentrée l'année passée. C'était le retour à l'école et j'avais peur - true story- de ne pas me faire de cooopains. Oui, certes merci à E. qui s'est bien foutu de moi à l'époque "T'as peur des gens?! T'as peur de ne pas t'entendre avec des gens qui sont allumés comme toi?!" Mes craintes étaient certainement fondées sur d'anciennes expériences de rentrée. Des traumatismes que chacun d'entre nous a vécu étant enfant. Car les 3 premiers jours m'ont convaincus de ma bonne place dans cette classe. C'est pour moi ici.

Chaque année c'est le même cirque. Les vacances d'été plus ou moins pleines, tu te dis que tu vas profiter de faire quelque chose. T'as souvent des objectifs en tête, peu importe ceux-ci, faire quelque chose est un but en soi.  Cela peut être de compléter ton cahier de vacances, apprendre l'allemand, lire un tas de bouquins allongé sur une serviette ou travailler dans une glacière. T'as un "job". Remarquez, ce dernier terme prend en quelques jours, un sens très large. L'été, alors que peut être tu as décidé de ne rien faire, aller chercher un recommandé à la poste devient alors ton job de la journée. Et si tu es fort dans la procrastination, tu prends tellement de retard que le recommandé repart à l'expéditeur. Chaque année, les semaines de septembre devant toi te semblent loin. FAUX.

Dernière semaine d'août, la réalité te revient en pleine face. Tu as une autre vie, très loin des clubs d'Ibiza. En général, le dimanche d'avant ce fameux lundi, t'as la boule au ventre. Que va-t-il se passer demain? Cette angoisse, tu la connais, au fil des années, elle s'est tapie au fond de ta tête et ne ressurgit que quelques secondes. Elle vient du jour où ta maman t'a déposé hors de la maison, dans un endroit avec pleins de gosses comme toi. En agitant la main, elle s'est éloignée. Là, tu t'es retrouvé pour la première fois seul. Avec des gens inconnus. La crèche ou l'école enfantine, premier lieu d'abandon pour l'enfant. Et qu'est ce que tu t'en foutais de cette dame qui te retenait par la main, tu la voulais pas, elle. Selon ton aptitude à la rancune, tu en as voulu à ta mère un certain nombre d'années à ta mère. Ce qui explique ton anxiété le jour de la rentrée. Rigole, lecteur, mais je suis sûre que la rentrée est traumatisante pour un morveux. Et pas que pour eux, j'imagine que pour les maîtres de classe c'est pareil. Priant pour ne pas avoir le gosse pyromane, ils espèrent ne pas devoir affronter une bande d'élèves insupportables. Le film français "Entre les murs" est un bon moyen de vous décourager à enseigner.

Alors voilà, que votre rentrée soit dans un mois, qu'elle ait déjà eu lieu, je vous souhaite bien du courage pour cette nouvelle année qui commence. Parce que la rentrée régit nos vies. Ce jour-là, ou peut être avant ok les universitaires, tu reçois ton horaire. Au gymnase, j'ai toujours aimé l'instant où tu reçois le bout de papier qui marque le rythme de ta semaine. Je dis bien l'instant même, car après l'avoir reçu, je regrettais déjà. Cet emploi du temps décide de ta vie pendant 9 mois. Selon lui, tu vas pouvoir prendre des cours de danse ou des verres à la terrasse. Alors tu es excitée quand tu es sur le point de voir celui-ci, puis tout de suite tu retrouves des choses à dire. Et même pire, l'horaire guide le calendrier de tes parents. Bon retour de manivelle à ta maman qui t'a abandonné.

Voilà, tu sais ce qu'implique une rentrée. C'est le retour dans le business, j'espère que tes crayons sont taillés et ton sac ajusté.

Commentaires