Visions en pleine tête
Alors que le festival du film de Locarno ouvre ses portes, et que je souhaiterai y être plus que devant mon clavier ennuyeux, je profite de l'occasion pour refermer les portes d'un autre festival qui m'a occupé ce printemps.
Oui, c'était il y a quelques mois mais les films ont eu le temps de se décanter dans ma tête. Et ainsi parmi les nombreux films visionnés, deux m'ont touché et c'est de ceux-ci que je vais vous parler.
Fuocoammare
Comment évoquer ce film qui commence tout doucement... et qui finit par vous marquer pour toujours. On suit un jeune garçon italien dans son ennui quotidien, vacant entre aventures à vélomoteur et péripéties dans les bois en attendant que le repas soit servi. Le décor est une île de la Méditerranée en hiver, désertée, en proies au ragots des grands-mères italiennes qui attendent le retour des hommes en mer. Parlons-en de la mer. Car peu à peu, le film intègre le son émis par les appels au secours que reçoit le port principal. Le film change de dimension. On comprend à présent que dans l'étendue bleue filmée au travers du quotidien de notre jeune se meurt des réfugiés. L'angoisse est si palpable qu'on la vit aussi. Et le réalisateur nous montre bien plus...
Un bateau à secourir au large. Des hommes et des femmes éreintés. Pleurent.
Et surtout des corps sans vie en fond de cale, à la même hauteur que la caméra.
La première fois de ma vie que je vois la mort de manière si violente.
3 jours après avoir visionné ce film, la mer a englouti plus de 500 personnes. Même scénario. Tous les jours. Rien que de l'écrire, ma gorge se serre. Le feu à la mer.
Gulîstan, Land of Roses
Originalement nommé en français, Gulîstan, terre de roses, c'est l'histoire de femmes qui combattent l'Etat Islamique qui sévit à quelques kilomètres. L'idée de guerrières me plaisait déjà bien. Mais j'avoue que l'angle emprunté et l'esthétique de l'image sont les valeurs ajoutées à un sujet qu'on pourrait croire redondant. Et on se demande, qu'est ce qui poussent ces jeunes femmes belles à désarmer à s'engager pour le PKK? La réalisatrice québécoise s'approche de tout près d'elles et nous livre leurs secrets. Entre leur quotidien d'entraînements, de complicité entre soeurs d'armes, de nouvelles du front et de leur futur proche à savoir le combat, la caméra oscille et trace les contours de leurs motivations personnelles, politiques pour faire ressortir leur force de caractère. Une larme à l'oeil quand on se rend compte que leurs aspirations les mèneront certainement moins loin que la balle de l'ennemi.
Un film puissant. La femme combattante qui se sacrifie pour un idéal plus fort qu'elle. Un peuple qui n'a pas peur.
Alors voilà, je me fais simple témoin de ces deux petites merveilles du mois d'avril découvertes à Visions du Réel. Alors que ces deux restent gravés, j'en oublie d'autres aussi qui m'ont fait frissonné ou ébahi... Dédicace à toi, collègue et amie des oiseaux, toi qui m'a fait une première sélection et qui m'a demandé un retour il y a longtemps déjà. Merci.
Oui, c'était il y a quelques mois mais les films ont eu le temps de se décanter dans ma tête. Et ainsi parmi les nombreux films visionnés, deux m'ont touché et c'est de ceux-ci que je vais vous parler.
https://www.youtube.com/watch?v=f8Kc5wy0Rxg |
Comment évoquer ce film qui commence tout doucement... et qui finit par vous marquer pour toujours. On suit un jeune garçon italien dans son ennui quotidien, vacant entre aventures à vélomoteur et péripéties dans les bois en attendant que le repas soit servi. Le décor est une île de la Méditerranée en hiver, désertée, en proies au ragots des grands-mères italiennes qui attendent le retour des hommes en mer. Parlons-en de la mer. Car peu à peu, le film intègre le son émis par les appels au secours que reçoit le port principal. Le film change de dimension. On comprend à présent que dans l'étendue bleue filmée au travers du quotidien de notre jeune se meurt des réfugiés. L'angoisse est si palpable qu'on la vit aussi. Et le réalisateur nous montre bien plus...
Un bateau à secourir au large. Des hommes et des femmes éreintés. Pleurent.
Et surtout des corps sans vie en fond de cale, à la même hauteur que la caméra.
La première fois de ma vie que je vois la mort de manière si violente.
3 jours après avoir visionné ce film, la mer a englouti plus de 500 personnes. Même scénario. Tous les jours. Rien que de l'écrire, ma gorge se serre. Le feu à la mer.
http://www.bakurfilm.com/ |
Originalement nommé en français, Gulîstan, terre de roses, c'est l'histoire de femmes qui combattent l'Etat Islamique qui sévit à quelques kilomètres. L'idée de guerrières me plaisait déjà bien. Mais j'avoue que l'angle emprunté et l'esthétique de l'image sont les valeurs ajoutées à un sujet qu'on pourrait croire redondant. Et on se demande, qu'est ce qui poussent ces jeunes femmes belles à désarmer à s'engager pour le PKK? La réalisatrice québécoise s'approche de tout près d'elles et nous livre leurs secrets. Entre leur quotidien d'entraînements, de complicité entre soeurs d'armes, de nouvelles du front et de leur futur proche à savoir le combat, la caméra oscille et trace les contours de leurs motivations personnelles, politiques pour faire ressortir leur force de caractère. Une larme à l'oeil quand on se rend compte que leurs aspirations les mèneront certainement moins loin que la balle de l'ennemi.
Un film puissant. La femme combattante qui se sacrifie pour un idéal plus fort qu'elle. Un peuple qui n'a pas peur.
Alors voilà, je me fais simple témoin de ces deux petites merveilles du mois d'avril découvertes à Visions du Réel. Alors que ces deux restent gravés, j'en oublie d'autres aussi qui m'ont fait frissonné ou ébahi... Dédicace à toi, collègue et amie des oiseaux, toi qui m'a fait une première sélection et qui m'a demandé un retour il y a longtemps déjà. Merci.
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