Jeunesse de médeux
Une bande de jeunes draine avec elle son lot de préjugés, fabriqués à partir de clichés, de craintes ou d'expériences personnelles.
On s'est tous dit "ah ces jeunes". En oubliant qu'on est tous le jeune -con si j'ose- de quelqu'un.
Petit rappel à l'ordre pour la bande de jeunes que nous ne croyions plus être, la semaine passée alors que gaiement nous allions faire du camping pas très loin...
Une arrivée qui a fait office de douche froide pour l'ambiance. Le gérant du camping a cru bien de faire son coq en agressant verbalement le premier détachement de notre groupe. "Ah c'est vous les artistes! / Je vous préviens que faut pas faire le con avec moi! / Ici c'est 10h30 tout le monde dans sa tente / faites pas les cons..." etc etc. Tout ça ce n'est que du discours rapporté par l'équipe mais le gaillard les a bien mis dans l'atmosphère du "camping familial... c'est pas pour faire la fête hein". Jusqu'à mettre en doute les bonnes intentions sportives de notre bataillon d'aller marcher le lendemain, "on me la fait plus celle-là". "Bon il y a une fille avec vous au moins... ça calme les filles".
Alors au mieux, c'est impoli, au pire injuriant.
Et nous voilà avec le cliché d'être les jeunes et cons et bruyants et méprisants et fêtards.
Le plus irrespectueux a été lui, dans toute sa splendeur de vouloir serrer la vis dès le début.
Parce que le lendemain alors que je lui achète des croissants, il s'en veut peut être un peu... Enfin j'espère. Il me demande si ça va, il nous a pas trop effrayé hier soir avec ses remontrances. "Mais je les connais les jeunes."
Non monsieur, tu connais pas les jeunes.
Et nous, on se dit qu'à bientôt trente ans, on nous prend toujours pas au sérieux. Qu'il faut peut être se ramener avec des gosses pour ne pas effrayer les gérants de camping. Et ça nous énerve vraiment.
Parce que c'est pas la première fois qu'on nous la fait. L'année passée, camping en Ardèche, même chose sauf que c'était une vieille dame de huitante ans qui avait plus de raison de s'inquiéter vu sa stature frêle et sa voix tremblante qu'un homme de quarante ans...
Parce que c'est pas la première fois que les préjugés permettent de manquer de respect aux jeunes. Vas-y que je te passe devant. Vas-y que je te prends pas au sérieux au restaurant. A la poste. Au guichet. Au téléphone.
Ces cons qui ont en rien à foutre de respecter les jeunes. Qu'ils aillent déverser leur peur de la jeunesse ailleurs.
SARAH PRÉSIDENT !
RépondreSupprimer(parce qu'à défaut d'avoir dit les choses sur le coup- à nouveau ma répartie s'est envolée - c'est peut-être tes mots ici qui se font porteur de ma pensée)