Oh Birmanie, que de soucis.

On a tous des envies d'ailleurs, et la mienne me titillait depuis un petit moment. La Birmanie.
Ce pays est vite devenu une future évidence pour moi. Je savais que j'y irai. Et finalement, les choses se sont faites et j'y suis allée trois semaines. Et seule par la même occasion.

Maintenant que je rentre avec une nouvelle image; la réalité de jours passés dans un paysage de carte postale par excellence et d'un pays qui s'ouvre sur un nouveau monde. Le nouveau monde des touristes blancs qui viennent à l'aventure en Birmanie. Avec ces bons et ces mauvais côtés.

La venue du tourisme, j'ose dire, de masse se fait depuis quelques années progressivement. Si il y a vingt ans, le pays était totalement inconnu par l'Occident c'est d'une part parce qu'il était difficile d'obtenir un visa de plus d'une semaine en terre birmane. Aujourd'hui, l'obtention du visa est plus facile et celui-ci dure 26 jours. Le gouvernement birman s'est ouvert petit à petit au fil des années à de nombreuses conditions, et après avoir fait le ménage devant sa porte pleine de rebelles et autres utopistes démocrates.


Aujourd'hui, les touristes se font de plus en plus nombreux. Partout, on construit de futurs resorts, des routes et autres infrastructures. Les locaux commencent à baragouiner quelques mots d'anglais, et les commerçants se pressent de plus en plus autour des magnifiques lieux à découvrir, jusqu'à là vierges de tout commerce. J'ai vu une enfant de 6 ans essayer de me vendre un tas de cartes postales au bas d'un temple dans un anglais parfait. La petite avait même des techniques d'approches propres à chaque nationalité. "Switzerland? Very good chocolate and watch!" Vous me direz que partout dans le monde, il y a des enfants qui vendent des souvenirs au lieu de poser leur cul sur un banc d'école. Oui c'est vrai.

Mais ce que je veux dire, c'est qu'on ressent que tout cet engouement pour le touriste est nouveau. D'une part, c'est donc très agréable de voyager car il y a peu de vendeurs insistants (ça fait partie de leur culture et de la nouveauté du concept touriste=argent), d'autre part, ça me donne une peur bleue. Toute cette vague de touristes qui déferlent sur ce pays fragile, tant au niveau du gouvernement que des coutumes, emportera beaucoup avec elle. L'authenticité des sourires, la bienveillance des gens, la totale confiance en son prochain, la sécurité des étrangers.

Certains birmans érudits m'ont dit que le pays était dans une instabilité totale et dans beaucoup de domaines. Après avoir essuyé des années de gouvernements militaires, selon les médias, les élections du mois de novembre de cette année donnent une lueur d'espoir. Personnellement, je pense qu'un gouvernement militaire ne rend pas les armes si facilement par les urnes, si ce n'est pour une raison de tactique économique. Vous pensez bien qu'on va continuer à faire son business de corruption, de violence pendant que les pays développés se félicitent du succès de la démocratie birmane. Non, je ne serai pas aussi confiante.



Alors cette instabilité de gouvernement a des répercussions dans les domaines gérés par l'état; éducation, santé, infrastructures et d'autres encore. Après avoir vu le peuple birman, je dirai qu'il y a une autre instabilité plus profonde et difficile à expliquer, celle-ci se situe au niveau du peuple même. Leur culture si belle et si épatante a fait d'eux des êtres simplement bons et bienveillants envers son prochain. Et je crains qu'ils en ramassent pleins la gueule avec la masse grandissante de touristes. Non, tout le monde n'est pas doux, surtout quand tu dépenses un montant certain, tu penses pouvoir exiger beaucoup de choses.

Ce n'est pas comme la Thaïlande que je perçois comme plus forte et fière de ses valeurs. En Birmanie, tu choques en montrant tes cuisses et un décolleté. "Faudra bien qu'ils s'y habituent!" J'ai entendu dire une Française... Est-ce à eux de s'habituer à la vue de toute cette chair occidentale?

Sans parler de la prostitution, de la pédophilie et de la drogue...

Pour conclure, je ne vois pas les Birmans comme assez fiers de leur propre culture, assez forts de leur positions et assez conscients de tout ce "mal" qui les attend pour simplement y résister ou y répondre. C'est simple, ils disent oui à tout. Même quand ils comprennent pas ce que tu leur demandes.

- Est-ce que je peux te voler ton pays et poser mon cul nu sur la plage?
- Oui oui... Tu veux un linge?


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