culte de la personnalité

-Chronique diffusée à la radio en 2012-

Barack Obama, le port droit, l'allure sympathique, avec un regard droit regardant l'avenir. Sarkozy, le petit nerveux, agitant les bras vers le haut comme si l'économie de son pays en dépendait. Et enfin; Poutine, quelques cheveux blonds qui se promènent sur un crâne dégarni. Un nez bien svelte et des petits yeux scrutant des deux côtés de son immense pays.


Quelques portraits d'hommes politiques dont on parle beaucoup ces derniers temps. Les élections présidentielles à venir, les élections passées, les soupçons d'irregularitées, les sommes dépensées pour tel ou telle campagne. Oui, de ça, il est légitime de parler, surtout quand l'avenir du pays est en jeu. Mais je remarque en cherchant un peu plus sur les politiciens, qu'on ne parle pas seulement de leur programme politique ou de leur priorités budgétaires mais aussi de leur vie privée. Et là, ce n'est pas les paparazis qui traquent les hommes d'influence de ce monde. En même temps, chacun fait ce qu'il peut pour ramener de quoi manger - brève justification des paparazis-. On remarque certaines fois que ce sont les politiciens, eux-mêmes, qui recherchent le contact, et ce plus ou moins mis en scène, avec les caméras et les journalistes. Je précise homme, car sans vouloir mettre tout le monde dans le même panier, je n'ai pas trouvé de femme politique qui utilise les médias à un tel point de manipulation. Peut être est-ce parce qu'elles sont en infériorité dans les places haut placées... On a jamais vu Angela Merkel en maillot de bain sur yacht en Mer du Nord. Certaines langues diraient que ce n'est de loin pas souhaitable.
Cette frénésie autour d'un politicien ne relève pas seulement de son goût pour les médias mais aussi d'une certaine propagande faite par ce dernier pour son programme. 
« Aimez-moi !!!  De toute manière vous avez pas le choix » Crient ces affiches.
On appelle ça le culte de la personnalité. Cela définit l'adulation excessive d'un chef d'Etat dans un régime totalitaire. Le culte de la personnalité est entretenu par divers moyens de propagande, et suppose en particulier une large utilisation des médias et des évènements, les rassemblements et les manifestations étant spontanés ou non.
Alors revenons à l'actualité. Vladimir Poutine. Les images de cette personnalité russe ne manquent pas. Il ne perd pas une occasion de s'exhiber en train de faire du sport. Virilité, voilà un mot que l'on associe sans problème à Vladimir Poutine. Ou plutôt que l'on veut nous faire associer à cet homme. Pas un mois ne passe sans que les médias russes ne diffusent un document mettant en valeur le physique d'athlète, les prouesses à faire rougir James Bond ou les talents artistiques tel que que peinture (une des ses toiles a été vendues à plus de 1000 dollars.) Cette surexposition médiatique de Poutine, dans un pays qui a traversé x années de propagande soviétique, commence à lasser. En 2006, seuls 10% des Russes estimaient que leur premier ministre présentait des signes apparents de culte de la personnalité. Ils sont désormais 25%.
J'ajoute quelques précisions à cette expression « culte de la personnalité ». Inventé en 1956 par Mme Khouchtchev, ce terme se rapportait directement au culte de la personne de Staline. Ce fut utilisé à l'origine pour dénoncer le stalinisme et la propagande en sa faveur. Staline met en place une véritable dictature dont forcément il est le seul chef. Pour se repeindre un peu l'image en doré auprès de la population, rien de tel qu'une bonne propagande qui tait la liberté de presse et de libre parole. Pour résumer cette période, tout est au service de sa politique, l'image, l'art, la presse, la scolarité.
Quant à l'expression culte de la personnalité, elle s'est vite appliquée à toutes les dérives égocentriques dans les régimes totalitaires communistes. Je vous cite quelques exemples de ces régimes totalitaires qui ont adulé leur dirigeant.

En Chine, nous avons eu Mao Zedong avec une véritable déification. Le style de propagande réaliste-socialiste du début des affiches a évolué ensuite vers une divinisation de Mao. Au début on le voit à côté des paysans et des ouvriers, dans une relation d’égal à égal. À partir de la révolution culturelle, date de son retour au pouvoir, l’effigie de Mao est située dans le ciel, au dessus du commun des mortels.
De nombreux noms me viennent à l'esprit. Hitler, le Führer. Moussolini, le Duce. Bref l'adoration de la personne dirigeant l'Etat a toujours existé au cours des siècles. La monarchie de droit divin ou le parfait exemple du Roi Soleil en fait partie. Mais ce qui est nouveau avec le culte de la personnalité, et ce qui me pose problème, c'est qu'une société qui se prétend démocratique, adule ses dirigeants.
Pour finir bien, et vous donnez peut être, si ma chronique est réussie, un autre point de vue sur la politique suisse, et surtout qu'il y a les élections dimanche, j'ai essayé de trouver un politicien friand des caméras. Mais non. Ou si quelques uns, comme celui de Genève, qui a fracassé la tête du barman ou d'autres qui se font entarter à la sortie d'une conférence au sujet des Droits de l'Homme. Alors oui, malgré ce que voudrait nous faire penser le quotidien gratuit, les Suisses n’éprouvent pas le besoin d’avoir un conseiller ou une conseillère fédéral extraordinaire. J'irai plus loin ; Les personnalités trop connues semblent suspectes. Ce qui je pense a bien voulu quelques oeillades en coin à Mister Blocher, en perpétuelle quête du pouvoir. Pas de chance mon pauvre ami, tu as du te tromper de pays. Les Suisses sont décidément bien trop froid d'approche pour que tu les prennes dans tes bras, oh tendre 

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