Run Baby Run

Dans la vie, on a tous besoin de se prouver un certain nombre de choses. Je dis "on", je me permets de généraliser car je pense que c'est quelque chose de propre à l'être humain. Et d'ailleurs heureusement, car sinon, l'homme ne marchera pas et resterait assis, persuadé de sa capacité à aligner un pied devant l'autre mais sans jamais bouger. Le jeune enfant regarde ses proches puis les imite, mais son envie de les imiter ne vient-elle pas par volonté de se prouver quelque chose, qu'il est comme eux. Il agit par pur mimétisme, cette stratégie adaptative d'imitation résout nombre de problème pour les vivants. Tu ne sais pas pourquoi tu fais comme ça, mais tu le fais car tu l'as vu et le résultat était suffisamment concluant pour que tu décides d'imiter.

Se prouver quelque chose... Je ne sais pas à quoi c'est dû, est- ce le reflet d'un manque de confiance en soi, ou la volonté de redorer sa propre image? Toutes les possibilités sont envisageables, et bien qu'on puisse supposer des heures durant la vraie volonté de la personne, la meilleure chose reste de demander. Mais pourquoi tu fais ça? Dis moi, Hulk, t'es bien moche quand tu soulèves quelque choses et que tes yeux sortent presque de leur orbites, rappelles-moi déjà pourquoi tu fais ça?

Malheureusement pour moi et mes propres petites expériences à deux francs six sous, je fais partie de cette catégorie des gens qui se prouvent des choses. Ca peut être des petits défis au quotidien, aujourd'hui je me prouve que je peux résister à l'appel du café qui troue l'estomac, ou des choses qui implique plus d'éléments. Je remarque aussi que ces challenges ne sont pas tous innés, ils se développent au fil du temps quand bien même il y en a qui sont nés avec moi. Ils arrivent souvent quand une personne me met un étiquette, qu'elle me juge d'une telle manière. Cet avis renforcera mon envie de lui prouver le contraire. Chaque victoire me remet en face de qui je suis, ou m'approche un peu de ma confiance personnelle. Je développe dans le cas contraire, en cas de défaite sur soi, que faire. Je suis pour l'option de réessayer.

Et grande annonce, si je parle de défi personnel, c'est parce que vous vous en doutez bien, j'ai réussi. Non, parce que si je m'étais plantée, j'aurai fermé ma bouche sur ce sujet et j'aurai parlé des feuilles mortes. Ce week-end, j'ai réussi à courir une course qui me semblait très difficile. Le Morat-Fribourg, d'une distance de 17.4kms, véritable mythe en terre fribourgeoise. Pour l'aller, quand on faisait tout le parcours aller en train et qu'il pleuvait par un dimanche matin, je me suis redit: "Foutu défi de cacke." Non seulement, je l'ai fini mais en plus j'étais contente du résultat. Et cette fois, ça a été une de mes soeurs qui m'a dit: Je comprend pas pourquoi, tu te mets dans cet état, Sarah, t'es toute rouge transpirante. Non, moi non plus, en fait je sais plus pourquoi je le fais.

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