Avancer à quatres pattes
Depuis début mars, mes plans n'ont pas arrêté de changer.
Le 5ème jour de ce mois de presque printemps, je me décide d'avancer. De prendre le taureaux par les cornes - ou je ne sais plus si c'est vraiment un taureau depuis que les vaches en ont aussi des cornes. Mais j'y vais, je me lance, je prends des décisions. En un après-midi, je signe, j'envoie des mails, je calcule le budget, regarde les moyens de transports. Ca y est, je vais en Allemagne pour deux mois. Une manière de se rafistoler avec une langue en der-die-das, qui met des verbes en fin de phrase pour tenir en haleine son public et brouiller les pistes. Une langue avec laquelle j'évitais de parler.
Je choisis une petite ville où la culture est en fleurs, partout ça bouge. Je parcours la ville et cherche des solutions de logements, des cafés, des expositions futures. Des musées ou autres attractions culturelles si chères à mes yeux. Je me réjouis.
Ca me fait du bien, j'avance. Symboliquement, je tourne les pages de mon petit calendrier philosophiques au dessus de mon bureau. Je choisis de m'arrêter sur le 22 mars qui dit " Ne craignez pas d'avancer lentement, craignez seulement de rester sur place." Ce proverbe chinois résonne pour moi comme le pas que je viens de faire ne prenant - enfin - une décision. Super.
Quelques jours plus tard, je vais skier avec une amie. Re-super. Sauf que je me blesse bêtement au genou. Cette mésaventure entraîne plusieurs rendez-vous médicaux. Je garde le moral parce que je peux encore marcher. Qu'en est-il de mes futurs plans germaniques? Je recommence les calculs en terme de jours, de moyens et de solutions. Si je me fais opérer là, que mes rendez-vous physio vont à cette cadence, que je trouve un physio sur place, que les assurances sont d'accord etc. Bref le plan tremble mais il est encore debout dans ma tête.
Deuxième jour du mois d'avril. Le médecin que je décide être traitant officiel de ma blessure me regarde marcher, m'ausculte et prononce sa sentence sans issue. Opération: il doit y avoir. Il ouvre son agenda, je frémis. Avant qu'il ne fixe le rendez-vous, je me lance dans la liste de mes plans. L'Allemagne pour deux mois afin de me réconcilier avec ces vieilles copines de secondaire - la grammaire, la conjugaison - et l'apothéose au Groenland en août... Le médecin m'arrête de son regard bleu (c'est un descendant viking - pour de vrai), il a très bien compris ce que je veux. Un conseil franc, un avis froid, un scalpel qui délimite le rêve et la réalité.
Ce n'est pas cette année que j'apprendrai les variations musicales de ce doux - et cependant obscur - langage. Il me dit de reporter. Bon pour le Groenland, c'est sûr que ça ira. Amusé par mes plans artistiques, il va même regarder sur Google Maps ma destination.
Alors super proverbe chinois que j'ai choisi en début mars, je choisis de t'honorer. "Ne craignez pas d'avancer lentement, craignez seulement de rester sur place." On avance quand même en béquilles.
Le 5ème jour de ce mois de presque printemps, je me décide d'avancer. De prendre le taureaux par les cornes - ou je ne sais plus si c'est vraiment un taureau depuis que les vaches en ont aussi des cornes. Mais j'y vais, je me lance, je prends des décisions. En un après-midi, je signe, j'envoie des mails, je calcule le budget, regarde les moyens de transports. Ca y est, je vais en Allemagne pour deux mois. Une manière de se rafistoler avec une langue en der-die-das, qui met des verbes en fin de phrase pour tenir en haleine son public et brouiller les pistes. Une langue avec laquelle j'évitais de parler.
Je choisis une petite ville où la culture est en fleurs, partout ça bouge. Je parcours la ville et cherche des solutions de logements, des cafés, des expositions futures. Des musées ou autres attractions culturelles si chères à mes yeux. Je me réjouis.
Ca me fait du bien, j'avance. Symboliquement, je tourne les pages de mon petit calendrier philosophiques au dessus de mon bureau. Je choisis de m'arrêter sur le 22 mars qui dit " Ne craignez pas d'avancer lentement, craignez seulement de rester sur place." Ce proverbe chinois résonne pour moi comme le pas que je viens de faire ne prenant - enfin - une décision. Super.
Quelques jours plus tard, je vais skier avec une amie. Re-super. Sauf que je me blesse bêtement au genou. Cette mésaventure entraîne plusieurs rendez-vous médicaux. Je garde le moral parce que je peux encore marcher. Qu'en est-il de mes futurs plans germaniques? Je recommence les calculs en terme de jours, de moyens et de solutions. Si je me fais opérer là, que mes rendez-vous physio vont à cette cadence, que je trouve un physio sur place, que les assurances sont d'accord etc. Bref le plan tremble mais il est encore debout dans ma tête.
Deuxième jour du mois d'avril. Le médecin que je décide être traitant officiel de ma blessure me regarde marcher, m'ausculte et prononce sa sentence sans issue. Opération: il doit y avoir. Il ouvre son agenda, je frémis. Avant qu'il ne fixe le rendez-vous, je me lance dans la liste de mes plans. L'Allemagne pour deux mois afin de me réconcilier avec ces vieilles copines de secondaire - la grammaire, la conjugaison - et l'apothéose au Groenland en août... Le médecin m'arrête de son regard bleu (c'est un descendant viking - pour de vrai), il a très bien compris ce que je veux. Un conseil franc, un avis froid, un scalpel qui délimite le rêve et la réalité.
Ce n'est pas cette année que j'apprendrai les variations musicales de ce doux - et cependant obscur - langage. Il me dit de reporter. Bon pour le Groenland, c'est sûr que ça ira. Amusé par mes plans artistiques, il va même regarder sur Google Maps ma destination.
Alors super proverbe chinois que j'ai choisi en début mars, je choisis de t'honorer. "Ne craignez pas d'avancer lentement, craignez seulement de rester sur place." On avance quand même en béquilles.
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