La théorie de la distinction
Je suis tombée sur une théorie issue de la psychologie sociale, très intéressante, en étudiant pour mon travail de diplôme. Elle s'appelle "Optimal distinctiveness Theory", autrement dit la théorie de la distinction optimale.
Ce principe explique que chaque individu désire atteindre un point d'équilibre entre le sentiment d'être inclus dans un groupe comme membre à part entière (et donc assimilation) et le sentiment d'être différent des autres (distinction). Si vous aussi, vous avez déjà ressenti ce grand paradoxe, c'est normal, ça s'appelle l'adolescence. C'est un moment clé où justement on cherche tout un tas d'équilibre dans nos vies.
Il se trouve qu'au moment où je m'instruisais, j'étais dans un train tard et qu'à côté, il y avait une famille d'indiens.
Entre tension constante, l'individu va ajuster ses comportements pour conserver ce fragile équilibre entre ces deux sentiments inverses mais complémentaires. J'adore ce que je lis. Mon estime envers ma future éducation augmente alors que le train file. Deux-trois coups d'oeil à côté en direction de la femme en sari. C'est magnifique cette couleur sur elle, je me dis.
Mais voilà qu'un rot de ma voisine interrompt mes réflexions. Surprenant mais bon. Je continue ma lecture ô combien intelligente. Un deuxième survient. Un troisième. Un quatrième. Des petits rots par à-coups qui sortent de sa bouche entrouverte. Ca ne s'arrête pas. Personne de son entourage n'a l'air surpris. Sauf moi.
Ma théorie ne peut plus m'intéresser. Nos différences sont tellement... Physiques oui. Culturelles aussi. Sociales certainement. Tout est éloigné. Moi, blonde, pied nus dans le train en train de rédiger un travail de diplôme en lisant de la psychologie. Elle, touriste d'une quarantaine d'années à la chevelure noire tressée en train de digérer bruyamment (nos différences). Pied nus dans le train (notre point commun). A ce stade la théorie est inversée, c'est une seule similitude optimale que nous avons là.
Au bon d'un moment, consciemment, je me décide à accepter ces petits bruits émis par son estomac. Ce rot fait peut-être partie d'une habitude dans son environnement. Et je me demande qu'elles ont été mes points de distinction et d'assimilation durant mon adolescence. Quelles ont été les siens? Comment s'est-elle fait accepté par ses amies ou comment s'est-elle fait différente pour se construire sa propre identité?
Se sentir trop différent et vouloir acquérir des points de ressemblance avec le groupe sur lequel on a jeté notre dévolu afin d'être accepté par les membres de cette communauté.
Se sentir trop similaire aux membres de ce groupe et chercher à tout prix une singularité quitte à avoir tout faire.
C'est beau l'être humain et ses multitudes.
Ce principe explique que chaque individu désire atteindre un point d'équilibre entre le sentiment d'être inclus dans un groupe comme membre à part entière (et donc assimilation) et le sentiment d'être différent des autres (distinction). Si vous aussi, vous avez déjà ressenti ce grand paradoxe, c'est normal, ça s'appelle l'adolescence. C'est un moment clé où justement on cherche tout un tas d'équilibre dans nos vies.
Il se trouve qu'au moment où je m'instruisais, j'étais dans un train tard et qu'à côté, il y avait une famille d'indiens.
Entre tension constante, l'individu va ajuster ses comportements pour conserver ce fragile équilibre entre ces deux sentiments inverses mais complémentaires. J'adore ce que je lis. Mon estime envers ma future éducation augmente alors que le train file. Deux-trois coups d'oeil à côté en direction de la femme en sari. C'est magnifique cette couleur sur elle, je me dis.
Mais voilà qu'un rot de ma voisine interrompt mes réflexions. Surprenant mais bon. Je continue ma lecture ô combien intelligente. Un deuxième survient. Un troisième. Un quatrième. Des petits rots par à-coups qui sortent de sa bouche entrouverte. Ca ne s'arrête pas. Personne de son entourage n'a l'air surpris. Sauf moi.
Ma théorie ne peut plus m'intéresser. Nos différences sont tellement... Physiques oui. Culturelles aussi. Sociales certainement. Tout est éloigné. Moi, blonde, pied nus dans le train en train de rédiger un travail de diplôme en lisant de la psychologie. Elle, touriste d'une quarantaine d'années à la chevelure noire tressée en train de digérer bruyamment (nos différences). Pied nus dans le train (notre point commun). A ce stade la théorie est inversée, c'est une seule similitude optimale que nous avons là.
Au bon d'un moment, consciemment, je me décide à accepter ces petits bruits émis par son estomac. Ce rot fait peut-être partie d'une habitude dans son environnement. Et je me demande qu'elles ont été mes points de distinction et d'assimilation durant mon adolescence. Quelles ont été les siens? Comment s'est-elle fait accepté par ses amies ou comment s'est-elle fait différente pour se construire sa propre identité?
Se sentir trop différent et vouloir acquérir des points de ressemblance avec le groupe sur lequel on a jeté notre dévolu afin d'être accepté par les membres de cette communauté.
Se sentir trop similaire aux membres de ce groupe et chercher à tout prix une singularité quitte à avoir tout faire.
C'est beau l'être humain et ses multitudes.
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