Tékol

L'idée de poster un petit texte en fin d'année m'a souvent effleurée l'esprit ces derniers jours. La période s'y prête bien. Ecrire quelques lignes sur l'année écoulée ou se lancer des défis pour l'année à venir... Les jours et leurs charges de travail m'ont rattrapés et je n'ai rien écrit.



Ce matin, j'ai appris une nouvelle tellement triste. Si triste que je ne la crois pas encore. Que je cherche partout sur la toile des signes qui feraient revivre ce camarade de cours. Enlevé brutalement par la montagne.

Hier soir, en cours, son absence s'est faite remarquée. Lui et son accent fribourgeois charmant, ses pieds bien ancrés dans la réalité, ses plans pour devenir patron et son ambition enflammée de la vingtaine. Entre nous, on a rigolé en disant qu'il révisait. Qu'il était en train de stresser comme un malade pour notre prochain examen, qu'il s'était laissé tenter par un apéro au boulot ou qu'il vidait ses cartons dans sa nouvelle colocation. Bref en train d'effectuer une des nombreuses tâches qu'il l’attendait pour cette nouvelle année. Lors de notre révision de groupe entre les fêtes de fin d'année, on rigolait encore sur son avenir et je me rappelle très bien sa phrase: "je sais pas ce qui peut m'arriver de pire en 2018". 

Il l'a dit. Le sourire franc et les yeux rieurs en balançant les feuilles de calcul devant lui sur la table. Ça me fait mal d’y penser.

Ce qui me fait dire que la vie est fragile. Si vacillante. Qu’elle palpite en chacun de nous. Qu’elle ne cessera de nous surprendre tous. Qu’elle bascule sans rien vous demander. Prendre conscience de sa préciosité est un dilemme quotidien. On l’oublie au fil des jours de l’année… Alors voilà, j’aimerai serrer ma vie bien fort contre moi, la chérir et lui dire merci pour ce qu’elle m’a apportée. Mais s’il-te-plaît, sois patiente. 

Et c'est ça que je veux vous dire pour 2018. La vie est putain de précieuse. Merde. J'y crois pas.

Demain en rentrant dans cette salle de cours, on se regardera tous, les yeux vides et le sac-à-dos plein. Égarés d’avoir vu la vie nous jouer un mauvais tour. Les bras ballants devant tout ce qu’il reste à accomplir dans notre liste de vie réussie. N’y croyant pas une seule seconde. Orphelins de notre benjamin. 

Alors, chaque fois que je serai en haut d’une montagne blanche, je penserai à toi. Tékol. La sale blague. 

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