Canadian goose

Voilà, je suis dans ma chambre, laptop sur les genoux, Janis dans les oreilles, un thé embaumant à côté... et mon plafond est en carrelage jaune. Jusqu'à là rien de très intéressant, mais c'est une manière comme une autre d'introduire un article. Mon plafond est jaune, ce n'est donc pas le mien de Gland - qui est soit dit en passant est en bois blanc. Allez, fini de tourner en rond, je me lance; je suis au Québec, la ville, pour les 4 prochains mois. 

The canadian goose has the whole world in her sight.

Un nouveau départ pour une aventure professionnelle à l'autre bout du monde. Comme si un stage en graphisme n'était pas un assez grand défit en lui-même, j'ai préféré compliquer les choses et m'en aller. Outre les au revoirs, le logement, les valises et les vols, il a fallu faire un visa de travail. De la paperasse en veux-tu, en voilà! Mais je suis là. Le voyage s'est bien passé amenant quelques petites anecdotes que je ne suis pas prête d'oublier. Un jus de tomate entièrement renversé sur mon voisin de vol; un libanais habitant Abu Dabi, étudiant à Montréal et parlant français. Moi, me confondant en excuses en toutes les langues sues, lui calme et gêné par cette couleur rouge étalée sur tout son pantalon. Et puis il y a eu ce fameux moment de doutes à l'aéroport de Montréal. Après avoir passé la douane, il a fallu attendre à l'immigration; mon ticket postal était le 879 et la file en était au 804, sachant qu'il leur fallait 10 minutes pour 4 numéros en moyenne et que mon escale était de 2heures, quelle était la probabilité que je stresse sur ma chaise? Ajoutons à ça, les spécificités de l'aéroport canadien, à savoir que c'était au passager en transit de récupérer ma valise sur le tapis et de la poser dans la zone de transit à valise, puis de refaire tout le contrôle de sécurité. Heureusement qu'il a plu, l'embarquement a été retardé; je me suis peut être essoufflée pour rien à courir dans les couloirs droits, portant mon sac à dos à bout de bras, retenant mon pantalon de tomber, mais j'ai pris mon avion. 
Épique, je vous le dis. 

Plus haut, je dis que j'ai préféré compliquer les choses et partir. C'est vrai aussi et surtout peut être pour les au revoirs. Tout nous paraît parfaitement confortable au moment de partir, pourquoi quitter le nid douillet pour le grand froid canadien? Cette fois, contrairement aux deux autres fois, à savoir en 2010 Bolivie puis 2011 San Francisco, j'ai eu le sentiment d'être une lâche égoïste. 
C'est peut être ce que sont les voyageurs, claquer la porte, laisser leurs proches dans leurs repaires et se casser véritablement. Tenez les gens, moi je vous laisse là et je vais voir ailleurs. Ce sentiment d'égoïsme m'attriste car ce n'est pas ce que je recherche en définitif. L'air frais de l'étrange et le dépaysement me tiennent à coeur. J'en suis arrivé à cette conclusion; on est toujours un peu égoïste quand il s'agit de voyager, après tout c'est pour l'enrichissement personnel qu'on le fait. C'est un choix. 

Bon après toutes ces réflexions quelques peu philosophiques, je vous transmets mon adresse, si l'envie de m'écrire une missive vous prend; 

Monique Brisson
à l'att. de Sarah Bovet
260, rue d'Aiguillon 
Québec, QC G1R1L6
CANADA

Sinon, tout va bien. Des bizzz

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